L’AMOUR ET LE CRÂNE

LXXXIX

L’Amour est assis sur le crâne

De l’Humanité,

Et sur ce trône le profane,

Au rire effronté,


Souffle gaîment des bulles rondes

Qui montent dans l’air,

Comme pour rejoindre les mondes

Au fond de l’éther.


Le globe lumineux et frêle

Prend un grand essor,

Crève et crache son âme grêle

Comme un songe d’or.


J’entends le crâne à chaque bulle

Prier et gémir :

— « Ce jeu féroce et ridicule,

Quand doit-il finir ?


Car ce que ta bouche cruelle

Éparpille en l’air,

Monstre assassin, c’est ma cervelle,

Mon sang et ma chair ! »

L’AMOUR ET LE CRÂNE

CXVII

L’Amour est assis sur le crâne

De l’Humanité,

Et sur ce trône le profane,

Au rire effronté,


Souffle gaiement des bulles rondes

Qui montent dans l’air,

Comme pour rejoindre les mondes

Au fond de l’éther.


Le globe lumineux et frêle

Prend un grand essor,

Crève et crache son âme grêle

Comme un songe d’or.


J’entends le crâne à chaque bulle

Prier et gémir :

— « Ce jeu féroce et ridicule,

Quand doit-il finir ?


Car ce que ta bouche cruelle

Éparpille en l’air,

Monstre assassin, c’est ma cervelle,

Mon sang et ma chair ! »