LA MUSIQUE

LXXVI

La musique parfois me prend comme une mer !

Vers ma pâle étoile,

Sous un plafond de brume ou dans un pur éther,

Je mets à la voile ;


La poitrine en avant et gonflant mes poumons

De toile pesante,

Je monte et je descends sur le dos des grands monts

D’eau retentissante ;


Je sens vibrer en moi toutes les passions

D’un vaisseau qui souffre

Le bon vent, la tempête et ses convulsions


Sur le sombre gouffre

Me bercent, et parfois le calme, grand miroir

De mon désespoir !

LA MUSIQUE

LXIX

La musique souvent me prend comme une mer !

Vers ma pâle étoile,

Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther,

Je mets à la voile ;


La poitrine en avant et les poumons gonflés

Comme de la toile,

J’escalade le dos des flots amoncelés

Que la nuit me voile ;


Je sens vibrer en moi toutes les passions

D’un vaisseau qui souffre ;

Le bon vent, la tempête et ses convulsions


Sur l’immense gouffre

Me bercent. D’autre fois, calme plat, grand miroir

De mon désespoir !