LE VAMPIRE

XXIX

Toi qui, comme un coup de couteau,

Dans mon cœur plaintif es entrée,

Toi qui, comme un hideux troupeau

De démons, vins, folle et parée,


De mon esprit humilié

Faire ton lit et ton domaine,

— Infâme à qui je suis lié

Comme le forçat à la chaîne,


Comme au jeu le joueur têtu,

Comme à la bouteille l’ivrogne,

Comme aux vermines la charogne,

— Maudite, maudite sois-tu !


J’ai prié le glaive rapide

De conquérir ma liberté,

Et j’ai dit au poison perfide

De secourir ma lâcheté.


Hélas ! le poison et le glaive

M’ont pris en dédain et m’ont dit :

« Tu n’es pas digne qu’on t’enlève

À ton esclavage maudit,


Imbécile ! — de son empire

Si nos efforts te délivraient,

Tes baisers ressusciteraient

Le cadavre de ton vampire ! »

LE VAMPIRE

XXXI

Toi qui, comme un coup de couteau,

Dans mon cœur plaintif es entrée ;

Toi qui, forte comme un troupeau

De démons, vins, folle et parée,


De mon esprit humilié

Faire ton lit et ton domaine ;

— Infâme à qui je suis lié

Comme le forçat à la chaîne,


Comme au jeu le joueur têtu,

Comme à la bouteille l’ivrogne,

Comme aux vermines la charogne,

— Maudite, maudite sois-tu !


J’ai prié le glaive rapide

De conquérir ma liberté,

Et j’ai dit au poison perfide

De secourir ma lâcheté.


Hélas ! le poison et le glaive

M’ont pris en dédain et m’ont dit :

« Tu n’es pas digne qu’on t’enlève

À ton esclavage maudit,


Imbécile ! — de son empire

Si nos efforts te délivraient,

Tes baisers ressusciteraient

Le cadavre de ton vampire ! »