LE GUIGNON

XI

Pour soulever un poids si lourd,

Sisyphe, il faudrait ton courage !

Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage,

L’Art est long et le Temps est court.


Loin des sépultures célèbres,

Vers un cimetière isolé,

Mon cœur, comme un tambour voilé,

Va battant des marches funèbres.


— Maint joyau dort enseveli

Dans les ténèbres et l’oubli,

Bien loin des pioches et des sondes ;


Mainte fleur épanche à regret

Son parfum doux comme un secret

Dans les solitudes profondes.

LE GUIGNON

XI

Pour soulever un poids si lourd,

Sisyphe, il faudrait ton courage !

Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage,

L’Art est long et le Temps est court.


Loin des sépultures célèbres,

Vers un cimetière isolé,

Mon cœur, comme un tambour voilé,

Va battant des marches funèbres.


— Maint joyau dort enseveli

Dans les ténèbres et l’oubli,

Bien loin des pioches et des sondes ;


Mainte fleur épanche à regret

Son parfum doux comme un secret

Dans les solitudes profondes.